[Débat éco] 3000 Milliards de dette française – est-ce un problème ? Avec JULIEN CHEVALIER

Alors que le Projet de loi de finances pour 2024 – le fameux PLF2024 – est en débat parlementaire, nous vous proposons avec Julien Chevalier (Rédacteur et analyste économique) un nouveau format sur ce sujet de la dette publique : un débat sur cette fameuse question qui fâche – La dette française de 3.000 milliards est-elle un problème ?

Pour rappel, la dette publique représente les emprunts de l’État, ses collectivités publiques et ses organismes qui en dépendent, souvent sous forme d’une obligation, un bon du trésor, sur les marchés. Un investisseur peut acheter ce produit financier, il va recevoir des intérêts et devient créancier du pays. Elle représente 111.8% du PIB, soit une légère baisse par rapport au premier semestre 2023.

La dette française de 3.000 milliards est-elle un problème ?

Julien Chevalier : Je pense qu’on peut le voir de plusieurs manières. D’un point de vue uniquement et purement financier, 3.000 milliards n’est pas un problème si l’on vivait éternellement dans un monde où les taux d’intérêt sont égaux à 0 ou négatifs, car l’on pourrait rouler notre dette sans payer d’intérêts. Mais ce serait la porte à tous les excès car ce système permettrait une exploitation sans limites des ressources, qu’elles soient économiques et naturelles. C’est d’ailleurs ce qui se passe depuis plusieurs décennies et qui prend progressivement fin : par sa politique monétaire, la BCE a continuellement baissé le coût de l’argent pour inciter à l’emprunt et ainsi créer de l’inflation. Résultat : la dette publique et privée n’a cessé de croître et, du fait des mécanismes de création monétaire, ce sont les actifs financiers (obligations, actions, immobiliers, crypto…) et produits de luxe qui avaient alors principalement augmenté. Désormais, comme la BCE est limitée dans sa politique du fait de la hausse des prix à la consommation, on observe les limites financières d’une dette à 3.000 milliards. La BCE augmente ses taux d’intérêt et la charge de la dette ne cesse de croître. En France, elle représente le 2e poste du budget de l’État, derrière celui de l’éducation nationale. Ce qui signifie que l’on dépensera bientôt plus pour notre dette que pour l’éducation des jeunes générations. Quel fléau !

Mais une telle dette, à 110% du PIB, est aussi et surtout un problème dans les dispositions actuelles, où l’État s’endette sur les marchés financiers. Elle nous rend dépendant de leur jugement vis-à-vis de notre solvabilité et de la manière dont ils perçoivent notre politique. C’est une perte de souveraineté. La volonté de taxer les bénéfices exceptionnels de la part de la présidente italienne Giorgia Meloni en est un exemple probant. Nous savons que cette mesure a échoué car les marchés ont réagi négativement à cette mesure, obligeant le gouvernement italien a revenir dessus. En 2017, lorsque Marine Le Pen présentait encore le projet du « Frexit », de nombreux fonds étaient prêts à attaquer la dette française si elle était devenue présidente.

Les conséquences sont non seulement politiques, mais aussi économiques et sociales. Pour maintenir la confiance des marchés et une signature correcte, l’État procède à des coupures budgétaires dont les effets sont souvent catastrophiques comme on a pu l’observer la décennie passée et de manière plus frappante pendant la crise sanitaire et les défaillances de notre service public de santé. À ce titre, les règles budgétaires européennes tels qu’elles sont historiquement conçues jouent un rôle particulièrement néfaste. Et la réforme en cours du Pacte de stabilité et de croissance donne peu d’espoir à cet égard. Dans les dispositions actuelles, une dette de 3.000 milliards est donc un problème qui nécessite des solutions différentes de ce que l’on a pu proposer précédemment. D’autant que les besoins d’investissements pour l’éducation, la santé, et l’ensemble des secteurs trop longtemps fragilisés sont colossaux.

Michael : Restons un moment sur le stock de dettes avant de parler de sa charge. Qu’est-ce que c’est cette dette publique ? Ce sont des bons du Trésor, des obligations pour l’essentiel à court terme, à moyen terme, à long terme, qui sont en partie aussi possédés par Monsieur et Madame tout le monde via des assurances vie, qui sont possédés par des banques, par des fonds de pension, par des assureurs, etc. Des instruments qui sont utilisés au jour le jour dans la grande machine financière. Ils sont beaucoup utilisés comme ce qu’on appelle du collatéral – un peu comme une caution qu’on pourrait avoir pour un appartement. Des instruments qui sont nécessaires aussi au fonctionnement des marchés financiers.

Revenons à la question à 3000 milliards. C’est peut-être un problème pour les finances publiques, ça on y reviendra, mais en tant que tel, il n’y a pas de problème fondamental au fait d’avoir 110% du PIB en dette publique. En finance, il y a un besoin intrinsèque et fondamental pour cette dette publique, de ces OATs, de ces bons du Trésor. Pour les marchés financiers c’est une monnaie d’échange. Une dette de bonne qualité, c’est plus de pièces et de billets dans la grande partie de Monopoly. C’est ce qui permet d’avoir des produits dérivés collatéralisés par exemple. On peut le regretter, c’est une fuite en avant de la financiarisation, mais ce n’est plus le même débat !

Après, est-ce qu’il y a, objectivement, dans la théorie macro, un bon niveau de dette publique ? Bah ça se discute. Au Japon, aux USA… il y a plus de 25 pays en fait qui ont une dette publique qui dépasse 300% du PIB nous, et nous on est à 110%. Donc, d’un point de vue empirique … Si on fait un autre parallèle que j’aime bien, c’est que pour toi et moi, pour celles et ceux qui nous lisent, on ne va jamais limiter un prêt à 100 ou à 110% de notre salaire annuel. On va regarder aussi le patrimoine, ce genre de choses. Si j’achète un appartement, on va sûrement me prêter 4 ou 5 fois mon salaire annuel. 400%, 500%. Pas 110%. Et si à l’inverse, on comparait la dette publique avec le patrimoine français plutôt que le PIB ? Le patrimoine français, c’est 7 fois le revenu national. Donc on a encore de la marge. Je dis ça aussi pour me faire l’avocat du diable, comparaison n’est pas raison, mais il n’y a pas un niveau symbolique à ne pas dépasser. Pas une théorie macro qui dit les 3000 milliards c’est trop. Quant à la souveraineté, je suis d’accord pour dire qu’il y a la question du sérieux de la France et de la qualité de sa signature. Les agences de notation mettent un peu la pression – Fitch nous a dégradé d’un cran fin avril – mais on a vu le mois dernier que les deux autres célèbres agences (Standard & Poor’s et Moody’s) ont reconfirmé leur note. Les perspectives restent stables, tant mieux, mais il y a effectivement cette question-là. Certains à l’inverse affirment plutôt que cette dette publique étant du “cash” pour les marchés financiers, c’est une manière de faire de l’expansion monétaire[1] et d’être souverain de sa propre monnaie et donc une petite reprise de contrôle. Par contre là où je suis d’accord avec toi c’est qu’il y a un sujet sur l’usage qui en est fait – c’est un moyen pas une fin et il faut juger la fin – et sur les risques liés au taux d’emprunt, à la charge de la dette, qui pèse sur la dépense publique.

JC : Concernant la dette publique japonaise, la différence fondamentale est que le Japon détient presque 100% de sa dette contrairement à la France dont plus de 50% est détenue par des non-résidents, ce qui nous expose davantage à une fluctuation des taux. Le Japon a par ailleurs un modèle économique très différent avec une population vieillissante, qui consomme beaucoup moins, un taux de natalité très faible, et une monnaie unique où la politique monétaire est certes décidée par une banque centrale indépendante mais pour un seul pays et non 20 comme dans le cas de la zone euro. Quant aux États-Unis, leur dette n’est pas un problème puisqu’elle leur permet d’entretenir l’hégémonie du dollar et donc leur superpuissance. Malgré tout, on sait que ce système ne peut pas durer et qu’il implosera par lui-même.

MV : Il faudrait quand même plutôt distinguer de savoir si on ce qu’on appelle non-résidents, parce qu’à mon sens, c’est plutôt au niveau de la zone euro qu’il faudra regarder, pas juste franco-français mais au niveau de la zone monétaire, mais ça se discute.

JC : Du reste, nous devons surtout regarder comment a évolué notre dette publique. À partir de la crise de 2007-2008, on observe une nette augmentation, de 64% en 2007 à plus de 84% en 2009, puis 98% en 2016). C’est-à-dire lorsque l’État est venu sauver les marchés financiers quoi qu’il en coûte après que ces derniers aient spéculé sur des actifs en tout genre. L’augmentation de l’endettement public a donc permis de masquer ces dérèglements eux-mêmes permis par les politiques publiques ! Et plutôt que de réparer ces problèmes en profondeur, les gouvernements successifs ont décidé de les « mettre sous le tapis » en endettant davantage notre pays. C’est une attitude très lâche qui fait payer la note aux générations futures.

Ensuite, notre dette publique a fortement augmenté lors de la crise sanitaire. Au-delà des mesures nécessaires, cette période fut une aubaine pour soutenir les entreprises et ménages français d’une façon disproportionnée afin que le gouvernement en place l’emporte de nouveau lors des élections en 2022. Je tiens d’ailleurs à préciser qu’au regard des 560 milliards d’euros d’augmentation de la dette publique entre fin 2019 et 2022, seuls 140 milliards ont été émis au titre de la crise sanitaire selon un calcul fait par la Cour des comptes. Et cette incroyable augmentation de l’endettement est permise grâce aux achats inconditionnels de dettes par la BCE, qui sont payés d’une manière ou d’une autre par les ménages.

Enfin, si l’on empruntait depuis les années 1970 (date où la dette/PIB était proche de zéro) à taux zéro, la dette française représenterait aujourd’hui 30% du PIB et non pas 110%. Mais très rares sont ceux qui comprennent réellement ces effets. Et cette politique monétaire n’existe pas : la période où les taux proches de 0 voir négatifs fut passagère comme nous l’avons vu. Si la BCE pouvait contrôler la courbe des taux par sa politique monétaire dite « non-conventionnelle », c’est bel et bien parce qu’elle disposait d’une certaine marge de manœuvre la décennie passée. Face à l’inflation, elle est désormais contrainte d’augmenter ses taux d’intérêt et les marchés réagissent en nous finançant à des taux beaucoup plus élevés qu’auparavant. Et bien plus qu’un pays comme l’Allemagne dont la dette en comparaison de la richesse produite est plus faible pour des raisons historiques. Avec une dette aussi importante que la nôtre, à 3.000 milliards et surtout à 110% du PIB, si l’on reste dans le dispositif actuel c’est un poids considérable pour les générations futures qu’on le veuille ou non. On se dirige de fait vers des conséquences que personne ne peut réellement élucider. D’ailleurs, la période actuelle a beaucoup de similitudes avec les années qui ont précédé 1789 : le ratio dette/PIB est historiquement élevé, les inégalités atteignent des niveaux historiques, les prix ne cessent d’augmenter, la charge de la dette et le budget de l’armée figurent parmi les trois principaux postes du budget de l’état et enfin, une crise financière d’ampleur risque d’apparaître prochainement.

MV : Qu’on soit complexé ou décomplexé sur le poids de la dette, cela ne doit jamais nous empêcher de discuter de la qualité de la dépense, c’est-à-dire qu’est-ce qu’il y a derrière cette dette publique ? C’est un instrument financier, un bon du Trésor OK, mais en terme comptable, pour le gouvernement, pour l’Etat, c’est aussi un bilan. Et donc d’un côté il y a le passif et de l’autre côté il y a les actifs. Et qu’est-ce qu’on a de ce côté ?

Je suis d’accord avec toi là-dessus : pour résumer, sur la période, avec la crise des subprimes et la crise covid – les 2 gros pics où la masse de dettes publiques a augmenté – et c’est assez classique en fait, on a essayé de financer par la dette publique un retard de croissance. On a converti soit ex-post (subprimes) soit en anticipation (covid) une potentielle crise de la dette privée en dette publique. La crise des subprimes c’est typiquement le le boom de la dette publique post-crise des subprimes, c’est parce qu’il y a eu une crise de la dette privée qui a dû être convertie dans les pertes, ont dû être converties en dette publique. C’est un schéma qu’on voit souvent et finalement dans la crise sanitaire, on n’est pas loin de ça parce qu’en fait la dette publique, ça a été finalement rattrapage de croissance, mais en fait, ça a été pour éviter qu’il y ait un boom de la dette privée, c’est à dire, éviter des entreprises en faillite et des gens qui se retrouvent au chômage. C’était un mal nécessaire, il fallait le faire, mais de fait ce n’était pas des dépenses d’investissement et c’était plutôt un rattrapage de croissance. Et donc c’est probablement de la dépense qu’on ne reverra jamais.

La charge de la dette est sur le point de devenir le premier poste de dépenses dans quelques années. Il y a de quoi être fâché, moi, ça me met en colère de me dire “on est quand même de très mauvais gestionnaires”. Bruno Le Maire racontait son anecdote l’autre jour à la radio qu’il regrettait de ne pas avoir acheté un appartement en 2020 ou 2021 quand les taux étaient bas, maintenant que les taux ont augmenté. Mais le pire c’est qu’il a fait la même chose avec la France ! C’est-à-dire qu’on avait encore en 2020, et même jusqu’à début 2022 des taux bas et la fin des règles budgétaires de Bruxelles jusqu’à fin 2023. L’occasion pour faire des investissements vraiment intéressants sur la transition écologique et solidaire, pour des dépenses d’infrastructures et de relance. Pour l’avenir mais aussi pour finalement anticiper les crises. Parce que c’est bien beau de financer ce gros rattrapage de croissance, et s’arrêter là en disant “il faut rééquilibrer les comptes pour avoir des marges pour la prochaine crise” mais on peut pas plutôt chercher à les éviter ? Ça coûte moins cher, car la dette utilisée pour les compensations de pertes, on ne la rattrapera jamais, c’est le propre des crises. Et ça, franchement, ça, ça doit mettre en colère et je pense qu’il y a des responsabilités politiques à pointer du doigt.

Maintenant, cette charge, elle est là, on en fait quoi ? Déjà, là où la charge de la dette représentait entre 0 et 1% du PIB lors des taux historiquement bas, elle va représenter 2% du PIB. Ce qui est effectivement beaucoup plus qu’avant la crise sanitaire, mais si l’on regarde 20 ans ou 30 ans en arrière, la charge de la dette représentait 3,5% du PIB et on en n’est pas mort. Après, on peut enfin débudgétiser certaines dépenses et passer par des banques publiques d’investissement comme le fait l’Allemagne. Ou encore, plutôt que de se dire c’est une fatalité, on peut choisir à qui ça profite. Il y a l’exemple récent belge où une partie de la dette publique a été contractée directement auprès des citoyens. Là, d’un coup, la charge de la dette est un peu plus ciblée ou productive, elle profite un peu plus directement aux épargnants. Je suis certain qu’il y a plein de gens qui seraient très heureux de gagner 3 ou 4% sur leur épargne et en sachant que cette épargne serait utilisée pour des projets publics, idéalement de transition énergétique et écologique, d’infrastructures. C’est aussi un moyen de renationaliser cette dette et définanciariser un peu. Et c’est quand même mieux que ces OATs indexés sur l’inflation qui sont une autre erreur de gestion politique, qui subventionnent certains acteurs friands de ces instruments et ont été émises sans prendre en compte la pertinence de le faire ou non selon les chiffres de l’inflation.

JC : Sur la question des obligations indexées sur l’inflation, c’est un problème majeur qui a eu trop peu d’attention médiatique. Selon moi, le problème est double : non seulement le gouvernement actuel a augmenté le montant de ces obligations par rapport aux gouvernements précédents, mais les a surtout émis dans une période où l’inflation était extrêmement faible, soit à partir de 2017. Il n’y avait alors aucun risque à cet égard.

Enfin, lorsque l’inflation n’a cessé d’augmenter à partir de 2021, ce qui était d’ailleurs très prévisible, la cerise sur le gâteau fut d’avoir émis ces mêmes obligations en les indexant pour les ⅔ sur l’inflation européenne qui fut plus élevée que la nôtre. D’autant que le gouvernement mettait en place dans le même temps des mesures très coûteuses pour faire ralentir l’inflation dans notre pays. Il ne faut pas chercher très loin pour savoir comment financer les dépenses nécessaires pour la réforme des retraites…

Je suis d’accord avec toi pour appeler à des investissements massifs dans divers secteurs mais comment proposes-tu de les financer quand les taux étaient à 0 ? Si c’est par de la dette, avec une maturité de 7 à 10 ans, alors l’endettement et les intérêts augmenteront d’autant plus. Le problème sera le même. Les solutions apportées à cette dette de 3.000 milliards doivent donc répondre à deux questions fondamentales : comment on se finance et où sont orientés ces investissements.

Autrement, je ne crois pas que la réduction de la dette sera simple. Beaucoup disent que l’inflation le permettra mais je ne suis pas d’accord. L’évolution de la dette ne dépend pas que de l’inflation mais aussi de la croissance qui est extrêmement faible, du taux moyen de la dette qui ne cesse d’augmenter, ainsi que des recettes et des dépenses, et la France présente à ce titre un sérieux déficit primaire. Si on observe ces postes les uns après les autres, on voit qu’ils ne contribuent pas favorablement à une réduction de la dette. La preuve en est que l’inflation persiste depuis plus de deux ans mais la dette publique française en % du PIB n’a presque pas diminué sur la même période.

Je suis très partisan de la théorie des cycles même si elle est peu suivie et considérée par les économistes et universitaires. En réalité, on observe que la période actuelle est très différente de celle qui prévalait au lendemain de la Seconde Guerre car nous sommes à la fin d’un cycle et non au début. Il faut observer trois éléments pour s’en rendre compte : le budget accordé au secteur de la défense, le niveau des inégalités, et la croissance. Ces trois éléments sont tout à fait différents entre ces deux périodes, et il en va de même pour l’ensemble des facteurs contribuant à la réduction de la dette publique. Le seul dénominateur commun est l’inflation mais elle était beaucoup plus forte en 1945. Et les salaires étaient indexés sur la hausse des prix, contrairement à aujourd’hui.

MV : On peut continuer à pleurer sur le lait renversé, ou bien se dire qu’on ne refera pas le passé. Le risque avec la diabolisation de la dette publique c’est qu’on sait à qui profite le crime : aux plus modestes qui vont subir les coupes, et au discours disant qu’on ne peut plus se permettre de financer la transition écologique, alors que, au contraire, c’est la perspective parfaite de changer enfin le rapport de cause à effet; ou la hiérarchie des normes, sur le fait que jusqu’à maintenant, on attend qu’une crise nous tombe dessus et on ouvre les vannes pour réparer les pots cassés de cette crise avec une augmentation de la dette publique où on n’a pas compté l’eau dépensée pour éteindre l’incendie. Des dépenses finalement mal calibrées, qui ne profitent pas qu’aux plus modestes, ou qui subventionnent les énergies fossiles, et qui ne sont pas des dépenses d’investissement mais des dépenses de rattrapage. La double peine ! À la prochaine crise, il se passera la même chose et on va reprendre 30% de points de PIB de dette publique. Je préférerais largement qu’on mette 10% de points de PIB dans la transition tout de suite !


[1] Le terme “expansion monétaire” fait ici directement référence à la Théorie monétaire moderne aussi appelée MMT. Cette théorie affirme que la limite n’est pas budgétaire, elle ne provient pas du niveau d’endettement mais de l’inflation, et propose différents outils pour contrôler l’inflation, comme le taux d’imposition et la garantie à l’emploi.

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