Laïcité et modèles d’intégration – le cas du Luxembourg

Dans le cadre de l’université de printemps du Benelux 2015 organisé par le Parti Socialiste

Par Monique Dejeans

Au Luxembourg, on vient d’élire un nouveau gouvernement, signant le départ du parti chrétien. Les verts, les socialistes, et les libéraux qui sont au gouvernement ont décidé de la séparation. Avant, la religion faisait partie intégrante du pays : les prêtres étaient payés par l’Etat et les églises étaient rénovées par l’Etat. Pour que cette séparation soit effective, la constitution doit maintenant être modifiée et cela prend du temps.

Les cours de religion vont être remplacés par des cours de valeurs communes qui ne seront plus dispensés par des représentants de l’Eglise comme c’était le cas avant. Que vont faire les professeurs qui étaient chargés de ces cours ? Il va falloir les replacer et il faut réfléchir aux alternatives. D’une manière générale la religion n’aura plus sa place à l’école. Jusqu’en 2013 les bâtiments et biens de l’Eglise étaient exempts d’impôts. Les gens avaient la possibilité de léguer leurs biens à l’Eglise et ces biens-là sont ainsi également exonérés.

Le Te Deum a été annulé. La communauté musulmane est reconnue depuis 1992 et jusqu’à maintenant, le chef du culte musulman était lui aussi payé par l’Etat. Cependant, ces salaires vont petit à petit diminuer jusqu’à être supprimés d’ici 20 ans. En outre, les chefs de cultes continueront d’être nommés par les religions mais cette nomination devra être validée par l’Etat. Cette mesure a été réclamée par la religion catholique pour lutter contre l’intégrisme musulman (éviter d’avoir un intégriste au sommet de la communauté musulmane).

Au niveau de l’intégration, il n’y a pas eu de gros problèmes d’immigration mais l’arrivée des musulmans et des orthodoxes a posé un problème à la communauté catholique.

Sur place, on constate que les Français d’origine africaine ou antillaise ne trouvent pas de travail facilement. Les recruteurs tendent à invoquer d’autres raisons pour refuser un emploi à une personne noire, même si cela n’est pas affirmé de façon directe. En ce sens les problèmes d’intégration sont créés par le Luxembourg lui-même.

Un referendum sur le droit de vote des étrangers a eu lieu le 7 Juin. Soutenu par le chef de l’église catholique, les Luxembourgeois ont cependant fait le choix de ne pas accorder ce droit.

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